Surpoids et diabète de type 2 sont intimement liés. Si tous les obèses ne deviennent pas diabétiques, à l'inverse, les trois-quarts des diabétiques de type 2 souffrent d'obésité. Y a-t-il un lien entre les deux?

Dès mars 2013, l’OMS classait l’obésité au rang des épidémies mondiales, 2,8 millions de personnes au moins décédant chaque année du fait de surcharge pondérale. On parle de surcharge pondérale pour désigner toute accumulation anormale/excessive de graisse corporelle constituant un risque pour la santé. Le surpoids et l’obésité se mesurent selon l’indice de masse corporelle (IMC = poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en mètres)). Un IMC supérieur à 25 est considéré comme du surpoids, s’il est de plus de 30, il est synonyme d’obésité.

Mais le surpoids seul ne suffit pas à provoquer la maladie. Prédisposition génétique et manque d'exercice physique participent également à son apparition. Le diabète de type 2se développe de manière insidieuse, avec une diminution progressive de la sensibilité des cellules à l'action de l'insuline (hormone qui permet de réduire le taux de sucre dans le sang et de le stocker). C’est comme si la clé (qu’est l’insuline) tournait de moins en moins bien dans la serrure qui ouvre la porte de la cellule. La porte s’ouvrant mal, l’entrée de glucose dans la cellule se fait de plus en plus difficilement. Le pancréas se met donc à fabriquer de plus en plus d’insuline… jusqu’au jour où l’ouverture des portes devient tellement insuffisante (malgré des sécrétions d’insulines importantes) que le glucose s’accumule dans le sang et fait grimper la glycémie. C’est le diabète de type 2.

En matière de surpoids, il est fréquent de pointer l'excès de sucre du doigt. S’il est difficile d’isoler l’effet spécifique du sucre sur la prise de poids et de l’identifier comme seul coupable de l’obésité, on ne peut pour autant l’innocenter. Le problème ne vient pas tant des sucres libres que de ceux qui se cachent dans les aliments transformés. Car force est de constater que l’industrie agro-alimentaire et notre rythme de vie accéléré ne sont pas étrangers à cette évolution. Dès lors que sodas et plats tout préparés s’invitent à nos tables, qu’ils se combinent à une sédentarité de plus en plus importante, tous les ingrédients sont en place pour tisser ce qui deviendra très vite le nid de l’obésité.

Heureusement, il est possible de lutter contre le surpoids. A cet égard, la recommandation de manger plus équilibré reste essentielle. Dès lors, un petit tour du côté de nos assiettes s’impose. A commencer par les graisses. Nul besoin de les éliminer à tout prix car elles sont nécessaires à notre organisme. Par contre, quitte à choisir, autant privilégier les bonnes (les acides gras insaturés): place aux huiles végétales de 1re pression à froid, aux noix, avocats et autres petits poissons gras (hareng, sardine, maquereau). Ensuite, les fruits et légumes. On recommande d’en consommer 5 portions par jour, soit à peu près 400 grammes. Difficile pensez-vous? Pourtant, ils sont plutôt accommodants et se déclinent au gré des envies: crus, cuits, en jus, soupe, salade ou sauce (de légumes bien sûr). Ces trésors de la nature nous assurent un bel éventail d’antioxydants, de vitamines et minéraux, sans pécher par excès de calories ni provoquer de pic de glycémie. En rehaussant leurs saveurs par des épices et des aromates, nous éviterons d’utiliser du sel en excès. Légumineuses (lentilles, pois chiches…) et céréales complètes (millet, quinoa, épeautre…) se verront également octroyer une place de choix tandis que la consommation de sucre sera considérablement réduite. Dernier point: l'activité physique. C’est là un incontournable pour agir à la fois contre les kilos et permettre un meilleur contrôle de la glycémie. Insérez dès demain à votre planning quotidien au moins 30 minutes d'exercice régulier et d'intensité modérée. Parce que (bien) manger et bouger restent les clés de la santé...

Véronique Van den Bossche Conseillère en nutrition

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