Impossible pour une personne souffrant de diabète de maintenir une glycémie stable si elle n’adapte pas son alimentation. Pour autant, doit-on parler de régime strict ?

Le temps est aujourd’hui révolu où l'on recommandait un régime strict en cas de diabète, et c’est tant mieux. Cependant, l'alimentation constitue un véritable traitement, au même titre que l'activité physique et les médicaments. Surveiller son alimentation permet aux personnes atteintes de diabète d'éviter des variations importantes de leur glycémie et de prévenir l'apparition de complications cardiovasculaires, rénales ou ophtalmiques notamment. C’est ainsi que l’accent est mis sur une alimentation saine et équilibrée, faisant la part belle aux fruits et légumes riches en vitamines et minéraux, privilégiant l’utilisation de bons acides gras (huiles végétales de première pression à froid, avocat, noix, petits poissons gras) ainsi que les aliments riches en fibres, les céréales complètes (quinoa, épeautre, millet) ou encore les légumineuses (lentilles, pois chiches). De même, il est recommandé de manger du poisson au moins 2 ou 3 fois par semaine et de privilégier les viandes maigres, de boire de l’eau en quantité suffisante et d’éviter les boissons sucrées, grandes pourvoyeuses de sucre. Bref, le genre de régime qu’il faudrait conseiller à tout le monde !

Pour autant, il est des éléments auxquels le diabétique doit impérativement faire attention. Ainsi, il importe qu’il suive un rythme régulier, prenne 3 repas principaux agrémentés de l’une ou l’autre collation et qu’il évite de sauter des repas car c’est justement du fractionnement des repas que dépend un bon équilibre de la glycémie. En outre, chaque repas doit se composer de 40 à 50 % de glucides, 15 % de protéines et 30 à 45 % de lipides.

Il n’est pas interdit de consommer des sucreries pour autant que ce soit en quantité restreinte et de préférence à la fin d'un repas. En effet, les glucides contenus dans les aliments ne sont pas tous absorbés à la même vitesse. Les glucides, ce sont les différents sucres et amidons que l’on ingère. Ils sont convertis en glucose et influencent donc directement la glycémie (le taux de sucre dans le sang). Chaque aliment possède ainsi son propre index glycémique. Cette notion est fondamentale pour le diabétique et va lui permettre d’adapter son alimentation à ses besoins. L’index glycémique (IG) mesure la capacité d’un glucide à élever le taux de glucose dans le sang. Les glucides sont classés en trois grandes catégories : soit ils font grimper rapidement et fortement la glycémie (on dit alors qu’ils ont un IG élevé), soit ils ont peu d’influence et ont un IG bas, soit ils sont entre les deux et ont un IG modéré. L'index glycémique de référence est celui du glucose, il est égal à 100. A titre d’exemple, les frites ont un index glycémique élevé (75) alors que celui des lentilles vertes est de 30, les frites ont donc une plus grande capacité à libérer du glucose que les lentilles.

En outre, l’index glycémique d’un glucide n’est pas fixe. Il peut en effet varier en fonction d’un certain nombre de paramètres tels que l’origine botanique, le type (par exemple le pain blanc atteint des sommets alors que le pain intégral aux céréales a un IG relativement faible), le degré de mûrissement pour un fruit ou encore le mode de cuisson (l’IG des pâtes très cuites est sensiblement supérieur à celui de pâtes ‘al dente’). Etant donné leur IG généralement bas, les légumes, source indispensable d’antioxydants, sont vivement conseillés et peuvent être consommés sans modération.

Aujourd’hui, la technologie apporte une aide considérable aux diabétiques qui doivent adapter leur prise insulinique (qu’il s’agisse d’injections ou d’antidiabétiques oraux) en fonction de la teneur en glucides de leur assiette : des applications iPhone existent en effet qui reprennent la majorité des index glycémiques et simplifient considérablement la vie lors de sorties. Véronique Van den Bossche Conseillère en nutrition

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