Tel un ennemi invisible, le sucre est partout, presque imperceptible. Il se cache sous des dénominations variées: sucrose, saccharose, fructose, glucose, maltose, lactose, dextrose, maltodextrine, sucre inverti, sirop de maïs/de malt/de glucose, concentré de fruits. On le retrouve également sous les mentions ‘avec édulcorants’ ou encore ‘contient une source de phénylalanine’ (pour éviter de dire ‘présence d’aspartame’). Il se glisse dans les soupes en boîte, sauces, pâtisseries et autres aliments transformés... sans parler des céréales de petit-déjeuner qui en sont remplies. Utilisé comme agent de conservation et exhausteur de goût par l’industrie alimentaire, le sucre flatte le palais des petits et des grands.

Si les glucides fournissent sous forme de glucose l’essentiel de l’énergie indispensable au fonctionnement des cellules de notre organisme, notre consommation journalière de sucre est aujourd’hui devenue très importante… trop importante: elle avoisine désormais les 100 g de sucre par jour par habitant, alors qu’elle ne devrait pas dépasser 50 g dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Selon de nouvelles lignes directrices, l’Organisation mondiale de la Santé recommande en effet de ramener l’apport en sucres ajoutés à moins de 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant, tout en soulignant qu’il serait encore meilleur pour la santé d’arriver à moins de 5% de la ration énergétique totale, soit 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour.

La sensation sucrée est indissociable de celle de plaisir. Mais ce n’est pas parce qu’il est conseillé de réduire notre consommation de sucre qu'il nous faut bouder notre plaisir! Que du contraire! Le goût est un sens qui doit être éduqué, l’occasion rêvée dapprendre, d’ouvrir nos papilles à d’autres ingrédients et saveurs qui vont nous permettre de nous déshabituer peu à peu du sucre (et de réduire considérablement nos quantités de sel dans la foulée).

Et c’est là que peuvent intervenir les épices et aromates. Leur arôme stimule le goût et l’odorat, titillant les papilles et renforçant le plaisir gustatif. Comme leur nom l’indique, les fines herbes (ou aromates) sont les feuilles de plantes aromatiques. Elles peuvent être consommées fraîches ou séchées. Les épices, quant à elles, proviennent d’autres parties des plantes aromatiques et sont généralement séchées: fruits, graines, amandes, bulbes, racines, boutons floraux ou écorces. On peut alors les trouver telles quelles ou moulues. Si les épices moulues sont plus faciles à manipuler et à peser avec précision, il est bon de rappeller que plus la mouture est fine, plus la durée de conservation est courte et plus vite la saveur se perd.

Outre la saveur qu’elles apportent, les épices et aromates contribuent à rendre un plat plus appétissant. On leur reconnaît un pouvoir antioxydant certain qui devrait nous inciter à leur offrir une place plus importante dans nos assiettes. Par ailleurs, certaines épices comme la moutarde, la cannelle et le clou de girofle contiennent des composés antimicrobiens qui retardent ou empêchent la croissance des moisissures, des champignons ou des bactéries et assurent ainsi une meilleure conservation. Autant de bonnes raisons de les mettre régulièrement au menu!

C’est le moment ou jamais de faire la part belle à la badiane au goût puissant et anisé, à la cannelle, à la cardamome, à la coriandre, au cumin et autre curcuma, de laisser aller son inspiration dans les desserts que l’on agrémentera de lavande ou encore de zestes de citron ou d’orange, de vanille, de gingembre ou de fève de Tonka... D’autant que ces épices, largement utilisées dans certaines parties du monde, commencent seulement à faire l’objet d’études scientifiques plus approfondies et nous réservent encore bien des surprises.  Ne boudons pas notre plaisir de manger mais apprenons à oublier un peu le sucre pour découvrir d’autres horizons aux saveurs insoupçonnées!

 

Véronique Van Den Bossche ©

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